Mais pourquoi les bétons romains sont-ils si durables ?
et comment s’en inspirer de manière concrète
On ne peut que s’émerveiller en déambulant à Rome devant ces monuments antiques, colossaux et majestueux à la fois, qui nous toisent du haut de leurs 2000 ans d’histoire. Mais ce qui peut surprendre, au regard des standards de construction actuels, c’est que ces ouvrages soient encore debout !
Qu’est-ce qui explique cette longévité ? Et comment pourrions-nous nous en inspirer pour construire plus durable ?
Les pouzzolanes : une des caractéristiques importantes des bétons romains est le fait qu’ils ont ajouté des quantités significatives de matériaux pouzzolaniques dans leurs formules. La différence avec un ciment Portland classique est importante. En effet, les matériaux pouzzolaniques réagissent plus tardivement que le liant principal en consommant la chaux disponible pour former un liant. Ce faisant, ils densifient considérablement le béton tout en évitant que cette chaux libre puisse causer des désordres plus tard (efflorescences par exemple). On obtient un béton plus résistant, à porosité réduite, moins perméable, et plus résistants aux attaques chimiques et au phénomène de gel / dégel.
Comment faire aujourd’hui ? Si les pouzzolanes romaines ne sont pas disponibles partout en grandes quantités, il est parfaitement possible de les substituer par d’autres matériaux pouzzolaniques qui apporteront les mêmes propriétés : cendres volantes, metakaolins ou argiles calcinées par exemple. Remplacer 20 à 30% du ciment Portland par des argiles calcinées présente de nombreux bénéfices – d’autant qu’elles ne coûtent généralement pas plus cher et que leur empreinte CO2 est 8 fois plus faible.
Un béton auto-cicatrisant : un des aspects les moins connus des bétons romains est sa capacité à s’autoréparer en cas de microfissuration.
Comment faire aujourd’hui ? Les bétons modernes cicatrisent de manière modérée en cas d’immersion prolongée sous eau (une simple pluie n’étant généralement pas suffisante) mais il est possible d’augmenter fortement cette capacité à se régénérer. Trois options :
L’ajout d’un liant hydraulique latent qui reste à l’état « dormant » puis s’active en présence d’eau pour reboucher les fissures. Le laitier de haut fourneau aide à remplir en partie ce rôle (mais avec une action limitée dans le temps). D’autres ajouts comme les oxydes de magnésium – très utilisés en Asie et peu connus en Europe - semblent nettement plus efficaces.
L’ajout de bactéries ou de champignons résistants à des pH élevés qui s’activent au contact de l’eau pour former du carbonate de calcium solide. La formation de ce minéral permet de combler les microfissures et restaure l’intégrité du béton. Il s’agit d’une solution élégante mais encore assez coûteuse car elle est assez peu développée.
L’ajout de faibles quantités de polymères superabsorbants (similaires à ceux que l’on peut trouver dans les couches infantiles). L’intérêt de ces molécules réside dans leur capacité à absorber et stocker rapidement de grandes quantités d’eau. En servant de réservoir d’eau, elles permettent au béton de cicatriser même avec une hydratation intermittente (pluie par exemple). Ils contribuent par ailleurs à protéger les éventuelles armatures métalliques en absorbant les excès d’eau.
Comme parler de solutions que l’on ne peut acheter nulle part n’a pas grand intérêt, la plupart des solutions citées dans l’article ci-dessus sont disponibles dans la gamme WivTerra – à défaut, nous saurons vous mettre en lien avec un producteur. Vous n’êtes désormais plus qu’à un mail de pouvoir faire des bétons aussi durables que ceux des romains !